Tirer les conclusions réelles de ce qui s’est passé au sommet des Amériques

22/04/2009
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Nous avons eu une manipulation qui a tenté de transformer la défaite en rase campagne de l’impérialisme yankee en victoire? Comment y répondre ? Cette question me paraît la plus importante parce qu’elle nous concerne tous. En effet le capitalisme est à l’agonie, il ne se maintient que par le mensonge, la division. Les Etats Unis font la démonstration d’un échec militaire partout, ils perdent la suprématie du dollar, il ne leur reste plus que leur puissance médiatique. Ceci est vrai de l’occident en entier, l’impérialisme tente de maintenir son pouvoir en nous inventant un village Potemkine. Le cas du sommet des Amériques est important à analyser parce que le fond est qu’il y a échec yankee à Trinidad et Tobago  et qu’ils ont tenté de le maquiller en victoire.

Parce qu’il y a eu tout de même échec de l’impérialisme dans sa volonté première d’organiser la division de l’Amérique latine, même si le texte final est apparu parfaitement onirique, monté de bric et de broc et non signé par aucun participant sauf Manning le premier ministre ce qui ne s’est jamais vu, ils sont arrivés à démontrer que tout continuait comme avant. Que l’OEA sauverait l’Amérique et que la bonne entente régnait.

Sans vouloir anticiper sur ce que va dire Fidel dans ses prochaines réflexions je crois qu’il faudrait analyser la méthode  pour dépasser l’opération de propagande dans laquelle Obama avec ses médias aux ordres a tenté de masquer son échec.

Comment ? Il est clair  et cela  a été souligné par Fidel, toute l’organisation coûtait une telle somme- on parle de 260 millions de dollars- que seuls les Etats-unis étaient en mesure de la mettre en oeuvre. Celui qui paye a l’organisation en main et qui tient l’organisation tient le sens de la réunion. Surtout si, comme c’était le cas, il y avait.une limitation de la publicité accordée aux débats sous couvert de sécurité. Nous avons donc eu droit à une mise en scène holywoodienne qui avait pour but de transformer de multiples échecs en triomphe et ce avec la complicité de l’amphytrion, le président de Trinidad et Tobago. Les médias ont été sélectionnés, le décor, les images, le montage tout a été à celui qui payait.

Obama qui arrivait en failli intégral sur le plan économique et plus encore, dans une situation où son pays porte le poids d’une véritable catastrophe économique, sociale, écologique, ou sur toute la planète se multiplient licenciement, misère, ce cavalier de l’apocalypse a bénéficié d’une mise en scène qui faisait de lui l’objet de toutes les espérances. Nul ne pourra nous faire croire que cela n’avait pas été préparé soigneusement. Il n’y a pas eu un geste, pas un sourire, pas un mot qui n’ait été calculé.
 
L’équipe d’Obama a manoeuvré pour éviter qu’apparaisse l’unité de l’Amérique latine en particulier sur Cuba mais aussi sur la volonté d’indépendance. Pas de compte-rendu réel de ce qui se disait dans la salle mais en revanche le soin était mis à centrer sur les petits groupes où le dit Obama paraissait la proie d’une adulation, d’une demande de chacun. Obama a privilégié les rencontres bilatérales et de ce point de vue il y a eu un véritable travail sur Chavez parce que c’est le dirigeant dont dépend pour une grande part l’ensemble du processus. Ils se sont débrouillé d’inverser complètement le sens de ses actes: et de ce point de vue le travail fait sur l’offrande du livre mérite d’être analysé dans des écoles de journalisme.


Sur le fond face à cette manipulation, la seule réponse est le refus de ce type de réunion et de l’OEA, et l’échec sera patent s’il s’agit de la dernière réunion de ce type et si se renforcent au contraire toutes les instances, à commencer par l’ALBA, mais aussi l’UNASUR de concertation de l’hémisphère sud.

Je crois qu’il faut se rendre compte de cette manipulation, la dénoncer et prendre les mesures pour qu’il s’agisse de la dernière expérience de ce type. Il faut montrer les acquis de la situation et l’évolution vers sa fin de l’OEA qu’a très bien décrite Chavez en montrant que quand il est arrivé en 2000 c’était l’unanimité dans l’obéissance, en 2005 l’Amérique latine était divisée mais l’ALCA repoussé, aujourd’hui il faut aller jusqu’au bout et dire que l’OEA c’est terminé. C’est ce constat qui a manqué et la manoeuvre qui consistait à parler d’y intégrer Cuba était sans doute l’erreur qui a crédibilisé l’opération publicitaire mensongère autour d’Obama.

Nous devons désormais bien nous rendre compte à quel point la puissance de l’impérialisme n’est plus qu’une image, une mise en scène, c’est vrai au niveau international, mais ça l’est également chez nous. Le roi est nu criait l’enfant du conte d’Andersen, il serait temps de le proclamer.

Danielle Bleitrach

https://www.alainet.org/es/node/133431
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