La Conférence épiscopale (catholique romaine) d’Haïti craint une éventuelle instabilité politique

01/10/2013
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Aujourd’hui à un tournant critique, la république d’Haïti se trouve traversée par des menaces d’instabilité politique et une mise en jeu des acquis démocratiques, avertit la conférence épiscopale de l"église catholique romaine d’Haïti, dans une note de presse dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
 
La gabegie administrative, la corruption largement répandue et la détérioration de la qualité de la vie chez la grande majorité des concitoyennes et concitoyens font partie du décor.
 
La conférence épiscopale catholique romaine déplore le manque d’implication, de certains secteurs clés, dans les domaines de la santé, de l’éducation scolaire et universitaire, de la formation professionnelle, de la création d’emplois et de la croissance de la production nationale.
 
« Si nous ne plaçons pas, au premier plan, le bien commun et les intérêts supérieurs de la nation, s’il n’y a pas de changement dans les attitudes et les comportements politiques, le pays ira tout droit vers une catastrophe qui transformera tous les acteurs en perdants et les démunis en plus pauvres ».
 
Les tenants des différents pouvoirs, constitués de l’État, doivent faire montre de sérénité, de sagesse, pour aboutir, dans un franc dialogue, à un compromis, quelque coûteux qu’il puisse être, recommandent les évêques catholiques romains haïtiens.
 
Ils appellent tous les secteurs à trouver une solution haïtienne, concertée et consensuelle, à la crise actuelle, liée, notamment, à la question électorale et au spectre du dysfonctionnement du sénat (à partir de janvier 2014).
 
En retard d’environ deux ans, ces élections visent à renouveler 10 des 30 sièges au sénat, 140 conseils municipaux et 570 conseils d’administration de sections communales (Casec) à travers le pays.
 
Le sénat haïtien fonctionne actuellement avec 20 sénateurs, après la fin, en mai 2012, du mandat de 10 membres du Grand corps.
 
Le président du sénat de la république d’Haïti, Dieuseul Simon Desras, a dénoncé un éventuel projet de l’administration Martelly/Lamothe, de dissoudre, « de façon arbitraire et inconstitutionnelle », le parlement haïtien, en janvier 2014 (le lundi 13 janvier 2014).
 
La conférence épiscopale catholique romaine d’Haïti appelle l’exécutif, garant de la bonne marche des institutions, à créer les conditions, nécessaires à une bonne gouvernance démocratique, et à prendre les moyens adéquats qui éviteront au pays un vide institutionnel.
 
Le Corps législatif doit accomplir la mission confiée par le peuple, voter les lois favorables au développement du pays, rester attentif et attaché aux attentes des mandantes et mandants, et assumer sa responsabilité pour la stabilité du pays et de ses institutions, souhaite-t-elle.
 
Elle demande aux partis politiques de s’ouvrir au dialogue et de favoriser les discussions, devant mener à un consensus politique, et à la société civile d’apporter sa contribution dans la mise en œuvre de mécanismes devant créer une synergie entre différentes actrices et différents acteurs, dans la recherche de solutions durables à la crise.
 
Les évêques catholiques romains d’Haïti se portent déjà comme facilitateurs à un espace de dialogue et de concertation, pour que la solution aux problèmes du pays ne soit pas recherchée, avant tout, dans les rues ni hors des frontières.
 
 
https://www.alainet.org/es/node/79777
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