Malgré une vive mise en cause de sa gestion

Le gouvernement présente un bilan « positif » à l’Assemblée nationale

09/06/2013
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Le premier ministre Laurent Salvador Lamothe a présenté un bilan « positif », ce lundi 10 juin 2013, devant l’Assemblée nationale, à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année législative 2013, constate AlterPresse.
 
Lamothe n’avait pas pu présenter son bilan lors de la première session le 14 janvier dernier, réduit au silence par des députés de l’opposition.
 
Ne dérogeant pas à la rhétorique du pouvoir, le chef du gouvernement pointe un obstacle : les luttes intestines.
 
Il assure qu’il n’est « pas là pour se battre avec des parlementaires de l’opposition », mais « pour construire », tout en dénonçant ce qu’il appelle « la division ».
 
Lamothe met particulièrement en avant une spirale de misère qu’il présente comme un lourd héritage pour son cabinet.
 
Malgré cela, « le pays se trouve dans une meilleure situation que l’an dernier », selon lui.
 
Soulignant que la pauvreté extrême touche plus de la moitié de la population, le premier ministre, co-pilote de l’exécutif depuis plus d’un an, martèle : « il faut que cela change et il faut que ce soit aujourd’hui ».
 
« En treize mois, nous avons fait un travail colossal, pour mettre le pays sur les rails du développement, pour maintenir un cadre macro-économique stable », affirme-t-il, parlant de « projets porteurs », réalisés grâce à des fonds tirés de Petrocaribe.
 
Malgré des « manquements », l’administration (Joseph Michel) Martelly / Lamothe serait « sur la bonne voie », déclare-t-il, sans ciller.
 
Le premier ministre a poursuivi son surprenant bilan, en évoquant notamment l’augmentation des exportations du pays, grâce au parc industriel de Caracol.
 
Propositions de lois pour favoriser les affaires, voyages à l’étranger pour attirer des investissements, sont parmi les actions que le transfuge du secteur des affaires indique avoir réalisées.
 
« Haïti est en chantier, Haïti est véritablement en chantier, et cela dans les dix départements du pays », s’exclame celui que le président Michel Martelly appelle « bandit légal » dans l’une de ses chansons.
 
Avec ce « bilan extraordinaire », le gouvernement, qui mise résolument sur les ressources minières « dans l’intérêt d’Haïti », a déjà fait appel à une entreprise sud-africaine pour évaluer ces ressources.
 
L’exploitation minière fait l’objet d’une résolution du sénat de la république, appelant à une suspension des opérations introduites, devant l’opacité entourant les permis accordés par le Bureau des mines et de l’énergie (Bme).
 
Laurent Lamothe a fait son bilan, moins d’une semaine après avoir été convoqué par le sénat.
 
Des sénateurs, qui mettent en doute la gestion du gouvernement, se disent inquiets pour la situation économique du pays.
 
Les arguments de Lamothe n’ont pas convaincu.
 
La convocation ne s’est, par ailleurs, pas déroulée sans heurts pour les travailleurs de la presse.
 
Dans son discours de circonstance, le président de l’assemblée nationale, Dieuseul Simon Desras, déplore l’agression des agents de sécurité du parlement contre des journalistes et présente ses « excuses », tout en assurant que cela ne se reproduira plus.
 
Une plainte a été déposée par les journalistes victimes au tribunal de première instance de la capitale Port-au-Prince.
 
 
https://www.alainet.org/es/node/76687
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