Dynamisme et défis des mouvements sociaux dans le monde

18/01/2007
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Comprendre les mouvements sociaux du Sud - les conditions de leur émergence, leurs stratégies et leurs portées - demande avant tout de porter l’attention sur la spécificité des contextes sociopolitiques, institutionnels et économiques dans lesquels ils s’enracinent. La diversité des situations s’impose à l’observateur – quoi de commun entre le Venezuela « bolivarien » et les monarchies du Golfe ? –, au point que la tenue d’un discours général sur « les mouvements sociaux du Sud » semble difficile à concevoir. Reconnaissons cependant un grand trait commun aux pays du Sud, qui n’est pas sans conséquences sur l’évolution de leurs sociétés civiles : aucun d’eux n’échappe à deux tendances qui correspondent à deux discours forts de la communauté internationale - l’impératif démocratique d’une part et la libéralisation des marchés de l’autre. Bien sûr, comme toutes les tendances, celles-ci se déclinent et se combinent différemment d’un pays ou d’une région à l’autre, et sont objet de résistances et d’instrumentalisations diverses par les acteurs sociaux et institutionnels, internes et externes. (…)

 

Stratégies et efficacité politique

Quelles sont les stratégies utilisées par les mouvements sociaux pour peser sur le cours des événements et infléchir les politiques qui mettent à mal leurs conditions d’existence ? Elles ne peuvent être comprises qu’en étant replacées dans le double contexte de forte asymétrie qui prévaut à l’intérieur du pays – les groupes pénalisés par les politiques de développement sont souvent l’objet d’une marginalisation politique, dans le sens où leur opinions et leurs intérêts sont mal représentés au sein des instances de décision (parlements, gouvernements) – ainsi qu’entre le pays et les institutions étrangères (institutions internationales, pays du Nord et transnationales) qui influent sur les orientations des politiques nationales.

 

Ces stratégies dépendent de facteurs aussi variés que la perception qu’ont les acteurs sociaux de la conjoncture politique et des rapports de force, des ressources qu’ils ont à leur disposition, de la structuration du champ militant et des stratégies des pouvoirs en place pour canaliser ou neutraliser les revendications populaires. L’efficacité politique des mouvements sociaux repose en particulier sur leur capacité à répondre à deux défis : celui des convergences entre acteurs sociaux et celui du rapport entre société civile et société politique.

 

Le défi des convergences

 

Un des choix stratégiques les plus logiques et les plus payants pour les groupes mobilisés consiste à unir leurs forces et leurs voix aux mouvements qui, dans la région, le pays, luttent sur des enjeux proches ou similaires, afin que la contestation gagne en ampleur, en visibilité et en résonance politique. Aussi nécessaires puissent-elles paraître, ces convergences ne vont cependant pas de soi. Tout d’abord, elle demande aux personnes engagées de prendre un minimum de recul par rapport à leur propre situation problématique, aussi pressante soit-elle, pour envisager ce qu’elle a de commun dans ses origines avec la situation d’autres groupes.

 

Cette « montée en généralité » s’opère notamment à travers la construction symbolique d’un « cadre », d’une identité ou d’un adversaire en commun. La genèse de l’Assemblée des pauvres, en Thaïlande, est illustrative de ce type d’évolution stratégique. Dans les termes de Vanida Tantivithapitak, un de ses animateurs : « En unifiant des réseaux actifs sur des problèmes différents, l’idée était de se donner une plus grande capacité, en vue de résoudre tous ces problèmes. Pour ce faire, il fallait penser à un symbole de mouvement commun pour unifier tous ces réseaux et solliciter le soutien et la sympathie du grand public. Le concept de « pauvre » devait nous aider à expliquer les raisons de notre appauvrissement en pointant notre doigt vers l’Etat et les multinationales. C’est de cette manière que nos luttes constantes et nos manifestations ont pu être comprises et ont gagné en légitimité » (Prasartset, 2004).

 

Il arrive aussi que ces rapprochements entre acteurs sociaux soient aussi rendus difficiles, voire impossibles, du fait des clivages idéologiques et partisans qui fragmentent le champ militant et des logiques concurrentielles entre organisations qui en découlent. Cet éclatement des forces militantes est particulièrement perceptible dans le cas des mouvements de sans-emploi piqueteros en Argentine ou des mouvements de masse en Inde. Si ceux-ci marchent régulièrement côte à côte face à l’adversaire commun, les logiques partisanes ou la rigueur doctrinale reprennent souvent le pas sur la volonté de démarche collective. A l’inverse, le mouvement égyptien « Kifaya », en Egypte, qui réunit des nassériens, des libéraux, des marxistes et des frères musulmans dans des manifestations publiques contre le régime de Moubarak, est le résultat constructif et stimulant d’un long processus de dépassement des clivages traditionnels rendu possible par un rejet commun de l’arbitraire politique.

 

Le défi des convergences concerne également la construction de passerelles entre mouvements de pays différents. L’internationalisation des luttes et l’émergence du mouvement altermondialiste sont la suite « logique » de la prise de conscience par des acteurs sociaux toujours plus nombreux qu’une part de plus en plus large des politiques qui affectent les modes de vie locaux sont le résultat de décisions prises en dehors du cadre national, au sein d’institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international ou l’Organisation mondiale du commerce. Au-delà, du développement impressionnant des forums sociaux mondiaux, notons l’émergence et la structuration progressive, bien qu’inégale, d’une opposition sociale à l’échelle régionale. Si les convergences continentales contre la Zone de libre-échange des Amériques ont, à raison, beaucoup fait parler d’elles, il y a lieu d’accorder une attention toute particulière à l’existence de réseaux asiatiques contre l’action de la Banque asiatique de développement et la multiplication des rencontres entre mouvements sociaux africains sur des thèmes tels que la dette ou les accords de libre-échange.

 

Cette convergence transfrontalière a elle aussi ses obstacles, comme l’illustrent des phénomènes aussi différents que les poussées de nationalisme qui agitent régulièrement certaines sociétés civiles [1], le déphasage entre l’agenda « économique » du mouvement altermondialiste et l’agenda « politique » des organisations démocratiques arabes, ou encore le manque de représentativité (l’élitisme ?) de la participation aux différents forums sociaux internationaux.

 

Le défi du rapport au politique

 

Le type de rapport que les mouvements sociaux entretiennent avec les acteurs de la sphère politique institutionnelle constitue un autre aspect déterminant des dynamiques de mobilisation sociale. Pour la majorité des acteurs sociaux en lutte, il s’agit de s’allier avec les individus et les partis susceptibles d’influer directement ou indirectement sur le processus de décision dans un sens qui leur soit favorable. Dans son article sur les Philippines, Teresa Tadem relève l’exemple de ces paysans de l’industrie légumière de la province de Benguet, qui formèrent une alliance avec les élus locaux pour empêcher que le gouvernement central ne libéralise le marché et que leurs emplois ne soient balayés par l’importation de légumes bon marché. Cet exercice, délicat dans tout système démocratique, l’est d’autant plus dans des Etats historiquement « importés » ou « imposés » de l’extérieur, dans lesquels les partis s’assimilent moins à des organisations représentatives d’intérêts ou d’option idéologiques qu’à des machines électorales créées de toutes pièces par les fractions de l’oligarchie qui se disputent le pouvoir. Le défi posé aux militants consiste donc à trouver des relais et des soutiens fiables au sein d’un univers où la superficialité programmatique le dispute généralement à l’opacité des processus de décision. En évitant le dévoiement et l’instrumentalisation des dynamiques sociales qu’ils représentent.

 

Départissons-nous d’une certaine idéalisation du populaire : les politiques ne sont pas toujours les seuls à considérer les bases organisées comme une masse de manœuvre électorale. Les exemples de leaders ou d’organisations toute entière qui succombent aux logiques clientélistes et aux marchandages propres à la sphère politique ne sont pas rares. A l’instar de cette élite de la société civile congolaise qui profita de sa participation au dialogue intercongolais pour s’approprier des postes confortables au sein des institutions publiques. Ces tendances sont d’autant plus fortes dans les régions où les « entrepreneurs politiques » considèrent la capitalisation du mécontentement populaire comme une « accumulation politique primitive », une première étape indispensable en vue de se construire le capital social qui leur donnera accès au jeu politique.

 

Dans les pays où ils existent, les partis de gauche sont les alliés politiques « naturels » des mouvements sociaux, dont ils partagent, du moins verbalement, les idées et les revendications. Certains d’entre eux, comme le Partido dos trabalhadores (Parti des travailleurs) du Brésil, sont historiquement la résultante, le « prolongement politique », de larges mouvements populaires. Les stratégies empruntées par ces convergences varient d’une situation nationale à l’autre, et sont généralement conditionnées par les chances d’accès au pouvoir des partis. Elles vont de la dynamisation des luttes et de la déstabilisation des institutions – cas du MAS bolivien – aux efforts de canalisation de l’énergie sociale en vue de maintenir la gouvernabilité du pays – fonction, selon Raoul Zibechi, des référendums de 2003 (contre la privatisation de la compagnie pétrolière d’Etat) et de 2004 (contre la privatisation de l’eau) organisés par les syndicats et le Frente Amplio en Uruguay.

 

Les ambiguïtés des rapports entre gauche sociale et politique s’accentuent inévitablement avec l’arrivée au pouvoir des gouvernements de gauche, comme l’illustre l’actualité politique latino-américaine. L’écart, plus ou moins grand mais toujours présent, entre le projet « historique » des gauches et les politiques menées par les gouvernements entraîne immanquablement une intensification et une multiplication des tensions entre les différentes composantes, sociales et politiques, de la gauche.[2]

 

Ces tensions vont parfois jusqu’au déchirement et à la formation de nouveaux pôles militants, qui vont s’efforcer de mobiliser les groupes affectés ou déçus par la realpolitik des gouvernements de centre-gauche – pensons à la formation de la nouvelle centrale syndicale Conlutas au Brésil, en rupture avec le Parti des travailleurs et la Centrale unique des travailleurs suite à la réforme des pensions du gouvernement Lula, à l’« Autre campagne » menée au Mexique par le leader zapatiste Marcos à gauche du PRD de Manuel Lopez Obrador, ou à la myriade de nouveaux mouvements sociaux « anti-ANC » suite aux politiques de privatisation du grand parti sud-africain.

 

L’accent mis depuis quelques années par les bailleurs de fonds sur la participation de la société civile à l’élaboration des stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté esquisse-t-elle l’avènement d’une plus grande prise en compte par les décideurs des problèmes soulevés par les mouvements de victimes du développement ? Peut-être, mais les potentialités de ces dispositifs participatifs dépendent largement du degré d’organisation de la société civile et de la volonté politique des gouvernants.

 

L’examen des expériences africaines démontre que les nouveaux espaces de « consultation » ou de « concertation » sont avant tout ouverts aux organisations qui ont de la visibilité, des moyens financiers et qui partagent le langage et la vision de la coopération internationale. Elles ont pour effet de marginaliser les acteurs sociaux les plus critiques des politiques dominantes et de façonner artificiellement une société civile obéissante, qui tire sa légitimité de son rôle d’interface entre la population et les bailleurs de fonds, tout en donnant elle-même un surplus de légitimité aux gouvernants et aux experts en développement.

 

Portée des résistances

 

L’impact de l’émergence et de la multiplication des mouvements sociaux opposés aux politiques néolibérales est bien entendu très variable d’un pays ou d’une région à l’autre, suivant l’intensité des mobilisations, le contexte politique, la marge de manœuvre des gouvernements et… l’appréciation des observateurs.

 

Difficile de ne pas évoquer tout d’abord l’évolution du scénario sociopolitique en Amérique latine, où la « vague rose » des gouvernements de gauche ou de centre-gauche - Venezuela, Argentine, Brésil, Uruguay, Bolivie, Chili… - et la mise au placard du projet de Zone de libre-échange des Amériques (ALCA) sont le résultat direct de l’amplitude et de la persévérance des mobilisations sociales. En termes de changement de politique économique et sociale, le bilan des gouvernements de gauche latino est cependant contrasté.[3] Il y a effectivement de la marge entre d’un côté le gouvernement d’Evo Morales (Bolivie), engagé dans une dynamique de transformation approfondie des structures institutionnelles, économiques et sociales en faveur des pauvres, des indigènes et pour une plus grande souveraineté, notamment dans le domaine des ressources naturelles, et de l’autre celui de Lula, qui s’efforce d’étendre les programmes sociaux à destination des plus pauvres sans s’écarter de l’orthodoxie économique de ses prédécesseurs.[4]

 

L’importance des développements en Amérique latine ne doit cependant pas nous amener à minimiser l’action des mouvements sociaux dans les autres régions du Sud. Dans des contextes politiques généralement adverses, leur première contribution est de sortir de l’ombre et de mettre à l’avant de la scène publique les groupes sociaux qui paient le prix fort de l’insertion de l’économie nationale dans le marché mondial. Leur présence et leur dynamisme obligent les responsables à rendre des comptes quant à leurs choix de politique économique, à prendre en considération leurs conséquences sociales sur les différents groupes de la population et à défendre plus fermement les intérêts de ces dernières au sein des enceintes internationales. Pensons par exemple à l’attitude plus combative des dirigeants d’Afrique de l’Ouest au sein de l’OMC sur le dossier du coton, largement due aux pressions des organisations nationales de producteurs sur leur gouvernement et à la campagne internationale orchestrée par le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) avec le soutien d’ONG européennes.

 

Sans aucun doute, les résistances populaires ont singulièrement compliqué la mise en oeuvre des réformes antisociales prônées par les institutions financières. Au grand dam de leurs concepteurs, nombre d’entre elles ont été freinées, retardées, dénaturées, voire tout simplement retirées, suite à l’intensité des mobilisations qu’elles ont suscitées. De nombreuses victoires locales ont été enregistrées contre les projets d’exploitation des ressources naturelles par les groupes transnationaux ou contre les grands projets d’infrastructure irrespectueux des populations locales. A l’échelle nationale, des campagnes amplement relayées ont permis de faire triompher les droits des gens sur ceux des affaires. La campagne du TAC (Treatment action campaign) en Afrique du Sud pour la généralisation de l’accès aux médicaments anti-rétroviraux génériques - contre la politique de brevet des multinationales pharmaceutiques puis contre l’inertie du gouvernement sud-africain - est emblématique de ces actions collectives efficaces et intelligemment orchestrées.

 

Si ces victoires politiques ou juridiques sont encourageantes, leur traduction dans les faits reste généralement fragile et continue souvent à dépendre de l’évolution des rapports de force à l’intérieur des pays et entre ceux-ci. Le même Vinod Raina qui, il y a deux ans seulement, saluait l’adoption par la coalition indienne « United Progressive Alliance » de centre-gauche d’une série de lois revendiquées par les mouvements sociaux, comme la loi sur la garantie de l’emploi rural, constate aujourd’hui avec amertume qu’elles ont été vidées de leur substance par les courants néolibéraux qui dominent la coalition. Dans des contextes où la représentativité des institutions reste problématique, l’inscription durable des conquêtes sociales et démocratiques dans les politiques dépend donc de la capacité des mouvements sociaux à maintenir un degré de mobilisation minimal sur une longue durée.

 

Notes :

 

[1] Ces réflexes nationalistes sont particulièrement sensibles dans un pays comme la Turquie (voir contribution de Gülçin Erdi Lelandais), mais ils se manifestent également dans des pays où on les attend moins, en témoigne le  récent litige entre l’Argentine et l’Uruguay autour de la construction de deux papeteries industrielles sur les rives du fleuve qui sépare les deux pays, à l’occasion duquel des fractions importantes des sociétés civiles argentine et uruguayenne se sont laissées gagner par la rhétorique nationaliste de leur gouvernements respectifs (voir contribution de Maristella Svampa).

 

[2] Ce phénomène n’est pas seulement à l’œuvre dans les pays dont les gouvernements ont franchement opté pour une ligne modérée, comme le Brésil ou l’Uruguay. En Bolivie, le Movimiento Al Socialismo d’Evo Morales, considéré par la masse des militants paysans et indigènes comme un « instrument politique » plutôt qu’un parti, a dû affronter une opposition sociale de gauche (composée d’associations de quartier et de syndicats radicaux) dès sa montée au pouvoir.

 

[3] Sur les différences entre les scénarios latino-américains de gauche, voir Alternatives Sud « Mouvements et pouvoirs de gauche en Amérique latine», Vol. XII, 2005, 2.

 

[4] Comme les militants brésiliens, en particulier, en ont fait l’amère expérience : « occuper le gouvernement ne revient pas à détenir le pouvoir ». Mais l’existence ou non de marges de manœuvres politiques - au sein des parlements nationaux et des gouvernements locaux - et économiques - le degré d’endettement du pays et sa dépendance vis-à-vis des marchés internationaux –, si elles ont leur importance, n’expliquent pas à elles seules les stratégies adoptées par les gouvernements progressistes. Certaines des décisions prises, ou non prises, par les exécutifs s’expliquent également par le fait que la course au pouvoir, puis la volonté de s’y maintenir, modifient en profondeur la dynamique interne de ces partis (les calculs politiques et les concessions de toute sortes prenant parfois le pas sur la volonté de transformation). Et les liens historiques avec les mouvements populaires se distendent à mesure que leur base électorale et l’arc de leurs alliances s’élargissent.

 
Bibliographie

 

•De Villers Gauthier (2003), « L’Etat en Afrique et la coopération internationale » in Totté Marc, Dahou Tarik et René Billaz (dir.), La déc

•Kama Cissoko, Ramatou Touré (2005), « Participation des acteurs sociaux et gouvernance d’État. Le cas du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté au Mali », Politique Africaine n°99, octobre 2005.

 

•Mounia Bennani-Chraïbi et Olivier Fillieule (dir.) (2003), Résistances et protestations dans les sociétés musulmanes, Paris, presses de Science Po.

 

•Ould Ahmed Salem Zekeria (1999), « La démocratisation en Mauritanie », Politique africaine, octobre 1999.

 

•Prasartset Suthy (2004), « From Victimized Communities to Movement Powers and Grassroots Democracy: The Case of the Assembly of the Poor » in Jayant Lele and Fahimul Quadir eds, Democracy and Civil Society in Asia, Volumes 1: Globalization, Democracy and Civil Society in Asia, Palgrave Macmillan.

 

•Raina Vinod (dir.) (1997), The dispossessed. Victims of development in Asia, Hong Kong, Arena Press.

 

•Stefanoni Pablo, Do Alto Hervé (2006), Evo Morales, de la coca al Palacio. Una oportunidad para la izquierda indígena, Editorial  Malatesta, La Paz.

•Svampa Maristella (2003), Entre la ruta y el barrio. La experiencia de las organizaciones piqueteras, Buenos Aires, Editorial Biblos.


 

- François Polet est Chercheur au Centre tricontinental - CETRI (Louvain-la-Neuve), coordinateur d’Etat des résistances dans le Sud. Cet article est extrait de l’éditorial de l’ouvrage dirigé par le CETRI, « Etat des résistances dans le Sud – 2007. Points de vue du Sud ». Editions Syllepse, CETRI, vol. XIII (2006), n°4 (http://www.cetri.be).

 

Source: Courriel d'information ATTAC (n°560), Jeudi 18/01/07.  http://attac.org/

 

https://www.alainet.org/fr/active/15212
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