Galápagos: De patrimoine de l’humanité à porte-avions des USA ?

17/01/2020
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Ilustración: ALAI
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Les USA ont toujours voulu s’approprier des Îles Galápagos (qui appartiennent à l’Équateur) invoquant la politique de Bon Voisin et la Doctrine de Monroe. Pendant la seconde guerre mondiale, ils ont occupés manu militari l’Archipel pendant 7 ans. À présent, le gouvernement de Lénine Moreno a conclu un accord avec les USA – dont le contenu est gardé secret – qui permettrait aux militaires étrangers d’utiliser l’aéroport de l’Île San Cristobal.

 

C’est au mois de juin que les Équatoriens ont appris l’intention du gouvernement de Lenín Moreno de permettre aux forces militaires étasuniennes d’utiliser les Îles Galápagos, le ministre de la Défense du Pays Andin, Oswaldo Jarrín, avait alors déclaré que « les Galápagos sont un porte-avion  naturel ». L’indignation des citoyens équatoriens et la préoccupation mondiale ont été immédiates.

 

Lors d’une conférence de Presse avec les médias étrangers, le ministre a confirmé que dans les Îles Galápagos des avions étasuniens Orion P3 et Awaks, mèneront des opérations dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic et de la pêche illégale, en assurant que depuis ces îles, ils peuvent assurer « permanence, réapprovisionnement et facilité d’interception ». Il ajoute qu’en raison de ces opérations l’aéroport de l’Île de San Cristobal sera agrandi et que les USA vont se charger d’améliorer les conditions, spécialement de réapprovisionnement. Dans le but de calmer les voix qui questionnent cette manière de livrer le pays, il conclut en indiquant que « chaque opération sera escortée par des officiers équatoriens. »

 

Tant Jarrín que Norman Wray, président du Conseil de Gouvernement du Régime Spécial des Galápagos, ont affirmé qu’il n’y aura pas d’installation d’une base militaire étrangère et que donc la Constitution ne sera pas enfreinte. Pour éviter justement que se renouvelle une situation comme l’usage de la Base de Manta par des Forces étasuniennes, la Constitution approuvée par le peuple équatorien en 2008, dit dans son article 5 :

 

« L’Équateur est un territoire de paix. L’établissement de bases militaires étrangères ou d’installations étrangères à fins militaires ne sera pas autorisé. Il est interdit de céder des bases militaires nationales à des forces armées ou de sécurité étrangères ».

 

L’article de la constitution est très clair, il signale que ne seront autorisés ni l’établissement de bases étrangères, ni celle « d’installations étrangères à des fins militaires ». Cela recouvre le projet prévu aux Galápagos : s’il ne s’agit pas d’une base au sens classique, il s’agit, sans nul doute, d’installations étrangères (avions, équipement de réapprovisionnement, personnel militaire, etc.) dans un aéroport équatorien. En plus dans ce cas, serait cédée une base à des forces armées ou de sécurité étrangères comme le stipule l’article 5 de la Constitution.

 

A son tour, le président Lenín Moreno a manifesté via un tweet, que « la surveillance aérienne est une activité conjointe entre plusieurs pays pour prendre soin de ce patrimoine mondial ». Ce qui revient à dire que pour prendre soin de ce patrimoine le concours des USA est requis, mais aussi la coopération élargie avec les gouvernements de Pérou, Chili et Colombie, « pour adopter une posture régionale face à ce genre de menaces », comme le signale Norman Wray. En termes géopolitiques, ceci signifie que l’Équateur se soumet à la géostratégie militaire des USA qui vise le contrôle de l’Amérique du Sud et de tout le Pacifique Sud-Américain en fonction de leurs intérêts et objectifs impériaux, centrés actuellement vers une intervention au Venezuela, le combat du narcotrafic, les migrations – en particulier en Amérique Centrale, et la contention de la Russie et de la Chine.

 

Mais les Galápagos ne seront pas le seul « porte-avions » d’une force aérienne étrangère dans le pays, il y en aurait deux autres : celui de Guayaquil et à nouveau celui de Manta. Selon le journal « El Comercio » du 19 juin,

 

« une fois que les aéronefs seront opératifs depuis les Galápagos, l’idée du gouvernement est de créer le dit « Triangle de Sécurité », que les Îles forment avec avec Manta et Guayaquil. Cela se met en place, en ce moment l’Orion P3 et l’Awac volent déjà depuis le Port Principal et ils peuvent également le faire depuis la capitale de la province de Manabi  [Portoviejo]».(1)

 

En effet, dès septembre 2018, les avions d’intelligence étasunienne ont opéré depuis Guayaquil, pour des « voyages de reconnaissance », des prises de photographies et des détections », selon le ministre Jarrín.

 

Jarrín, qui chapeaute le réalignement et la soumission de l’Équateur aux USA, a une longue carrière militaire et est connu pour sa position ouvertement pro-étasunienne.

 

Il a débuté sa carrière militaire en 1966 et a occupé de hautes charges à l’intérieur des Forces Armées. Le 15 janvier 2003, il avait été nommé Chef du Commando Conjoint des Forces Armées par le président Lucio Gutiérrez alors en fonction, une charge qu’il abandonna le 18 juin de la même année en raison de rumeurs de déstabilisation du Gouvernement National. (2)

 

Le journaliste Kintto Lucas, dans son livre « Ecuador cara y cruz, tome 2 » informe de l’étroite relation qui existait entre le général Jarrín et le chef du Commandement Sud des USA, James Hill, et comprenait des randonnées dans la selva équatorienne et des réunions à Miami, au cours desquelles étaient abordée la question de la « sécurité à la frontière colombo-équatorienne », Hill argumentait alors que « la position de son gouvernement était de régionaliser les Opérations du Plan Colombie ».

 

Après le renversement de Gutiérrez, le président Alfredo Palacio, le désigna comme ministre de la Défense le 19 août 2005, fonction qu’il occupa jusqu’au 29 août de 2006. En une occasion, au sujet des luttes des mouvements sociaux qui réclamaient l’attention de l’État, Jarrín parla de former « une force de paix pour l’Équateur » et signala que « l’État va avoir besoin d’un pouvoir extérieur afin de contrôler la paix et l’ordre, de reconstruire la nation et (que) probablement àl’avenir nous aurons un Haïti en Équateur ». (3)

 

Puerto Baquerizo, Isla San Cristóbal.  Photo : ETG

 

Toujours les mêmes arguments

 

La présence militaire étasunienne annoncée dans l’Archipel des Galápagos est le résultat des accords de coopération conclus entre l’actuel gouvernement d’Équateur et les USA, en particulier dans le domaine militaire. Les USA prétendent se réinstaller dans le pays andin, après une décennie de prise de distance, avec le même argument utilisé pour installer la base de Manta : le prétexte de la lutte contre le narcotrafic.

 

Il faut se rappeler que le 2 août de 2018, le Ministre de la Défense informa que les USA disposait d’une Officine de Coopération de Sécurité (OCS) en fonction, résultat d’un accord entre USA et Équateur, selon le Ministre Jarrín : « par disposition présidentielle et autorisation des Ministères des Affaires Étrangères et de la Défense. »

 

D’après le département de la Défense des USA, les OCS, font partie de l’Agence d’Assistance de Sécurité de la Défense, et leur rôle est de réaliser des actions qui « promeuvent les intérêts de sécurité spécifiques des USA, incluant toutes les activités internationales de coopération en matière d’armement et d’activités d’assistance de sécurité ».

 

Utilisant la « coopération » en guise de justification, les forces militaires étasuniennes sont de retour en Équateur dix ans après en avoir été expulsées, quand le gouvernement de Rafael Correa décida de ne pas renouveler la Convention avec les USA pour l’usage de la Base de Manta (signé en 1999 et en vigueur jusqu’à 2009), après la mobilisation et à la demande de plusieurs organisation sociales.

 

Par la médiation de cette Convention, les USA avaient installé un Poste d’Opérations Avancées (FOL sigle en anglais : Forward Operating Location), qui alla beaucoup plus loin que ce qui était convenu. Les actions arbitraires des militaires étasuniens durant leur présence à Manta, sont toujours présentes dans les mémoires : bateaux équatoriens coulés par des frégates étasuniennes ; contrôle de la migration ; affectation de l’activité des pêcheurs ; contrat signé avec la compagnie DynCorp, qui avait immédiatement été dénoncée pour activités illégales en relation avec le système d’embauche de mercenaires d’autres pays ; entre autres.

 

Ce qui est essentiel, c’est que la base de Manta, selon les paroles du commandant de la FOL, Javier Delucca, était considérée comme stratégique pour le Plan Colombie, puisque de là ils surveillaient le conflit colombien. Il a également affirmé que le rôle de la Base de Manta avait été déterminant pour le bombardement d’Angostura, (province équatorienne de Sucumbíos) par des militaires colombiens en coopération avec les USA en 2008. Bombardement dans lequel mourut le dirigeant des Farc, Raúl Reyes, en même temps que 25 guérilleros et des civils qui se trouvaient dans le campement guérillero.

 

A présent l’histoire se répète. Dans le cas de la Base de Manta, le Ministère des Affaires Étrangères et le Ministre de la Défense étaient initialement parvenus à un accord avec l’Ambassade des USA. Toute la négociation et l’accord étaient restés secrets, jusqu’à ce que la pression populaire exige que le Congrès National se prononce à ce sujet.

 

Aujourd’hui il se produit la même chose en ce qui concerne les Galápagos. En plus, malgré les déclarations des plus hautes autorités du gouvernement d’Équateur qui ont annoncé que les USA procéderaient en coopération (avec l’Équateur) dans les Îles Galápagos, le Département de la Défense US dément disant qu’il n’y a pas eu d’accord signé avec le gouvernement d’Équateur pour l’utilisation de l’aéroport des Galápagos et qu’il n’y a pas de négociations formelles en ce sens (4). Qui devons-nous croire ? Tout cela met en évidence la nécessité de ce que soit révélé exactement ce que le gouvernement équatorien a accordé aux USA dans le dos des citoyens et de l’Assemblée Nationale.

 

Le fragile milieu ambiant mis en danger

 

Il faut se rappeler que l’Archipel des Galápagos, situé à 1000 kilomètres de la côte équatorienne, a été déclaré Patrimoine Naturel de l’Humanité en 1978 par l’UNESCO, parce qu’il remplissait 4 critères qui semblent n’avoir aucune importance pour ceux qui dirigent les politiques de défense :

 

– receler des phénomènes naturels extraordinaires ou des aires de beauté naturelle ; – être un exemple remarquable de l’histoire de la Terre ;

 

– avoir certaines caractéristique et processus géo-morphologiques et géologiques ;

 

– être un exemple de processus écologiques et biologiques du cours de l’évolution des écosystèmes et de la diversité biologique et d’espèces menacées.

 

Rappelons-nous que le chercheur anglais Charles Darwin a fondé sa théorie de l’évolution des espèces sur les observations qu’il avait réalisées aux Galápagos.

 

Il a été reconnu que, en raison de son isolement et après des millions d’années d’évolution, l’Archipel des Galápagos possède un écosystème unique au monde, lequel se verrait sérieusement menacé s’il se convertissait en « porte-avions » pour les militaires étasuniens, comme l’affirme le gouvernement équatorien.

 

À une courte distance de l’aéroport de San Cristóbal se trouve l’endroit connu sous le nom de La Lobería.

Photo: ETG

 

L’ex-ministre du Milieu Ambiant et actuelle membre de l’Assemblée de la Révolution Citoyenne, Marcela Aguiñaga (dans le programme de Telesur EnClave Politica du 20-06-2019) alerte au sujet des risques d’affectation du milieu ambiant à San Cristobal, autant à cause de l’agrandissement de l’aéroport qu’à cause des opérations nocturnes prévues. Elle signale que chaque opération de cette nature requière une étude d’impact ambiantal, concernant le bruit, les ordures et déchets qui auraient un impact sur la population et les espèces qui habitent les îles, d’autant plus que l’aéroport est situé à proximité d’un centre de population et d’un lieu où vivent les loups marins, connu comme La Loberia.

 

Si San Cristobal est utilisé comme centre de ravitaillement d’avion, Aguiñaga se demande comment va être transféré le combustible à 1000 kilomètres de distance, en quelle quantité et quels sont les plans de contingence. Question qui se pose avec d’autant plus d’acuïté si on considère qu’il avait été décidé de réduire l’usage des combustibles fossiles dans les Îles. L’idée de zéro combustible fossile pour les Galápagos est née justement après une catastrophe écologique causée par le naufrage du Jessica en face du Port Baquerizo Moreno en 2001, lors duquel s’échappèrent quelques 240 000 galons de combustibles, générant un grave problème ambiantal qui affecta plusieurs espèces. (5)

 

La membre de l’Assemblée conclut que cette décision du gouvernement met en risque la réserve de la biosphère, la réserve marine d’une grande importance mondiale, et le droit des populations à vivre dans un milieu ambiant sain. Pour cela Aguiñaga annonce que l’Assemblée a demandé que comparaissent les Ministres de la Défense et du Milieu Ambiant afin d’informer du contenu des accords et des impacts et plans de contingence prévus.

 

Combat contre le narcotrafic

 

Un des arguments invoqué pour l’installation du porte-avions étasunien au Galápagos est qu’il servira pour combattre la menace des maffias du narcotrafic et du crime organisé, qui utilisent les routes de l’Océan Pacifique pour transporter la drogue dans des bateaux rapides et sophistiquées ainsi que dans des avionnettes. Le général retraité Carlos Moncayo argumente qu’il « est nécessaire d’établir une coopération avec une autre nation, comme les USA, qui disposent de la capacité opérationnelle pour affronter le crime organisé et le narcotrafic », ajoutant que l’amélioration de l’aéroport est un bénéfice pour les opérations militaires propres à l’Équateur et non pas étasuniennes. (6)

 

A ce sujet on peut exprimer les considérations suivantes :

 

Premièrement

 

Il faut commencer par préciser l’approche qui doit guider la lutte anti-drogues, indubitablement un fléau qui cause chaque année des milliers de morts et de graves problèmes pour les personnes qui les consomment. Les USA ont une vision répressive, focalisée sur la question de l’offre et transfèrent la lutte en dehors de leurs frontières, avec toutes les conséquence que cela entraîne. Une autre approche considère que le problème des drogues est, avant tout, un problème de santé publique et d’éducation. En 2016 les USA comptaient 27 millions d’addicts, quelques-uns d’entre eux disposant d’un haut pouvoir d’achat, prêts à payer n’importe quel prix pour acquérir la drogue. Tant que ne se réduira pas la demande, il sera difficile de faire diminuer l’offre. L’Assemblée Générale des Nations Unies qui a abordé le thème de la drogue en 2016 et formulé des recommandations pour réduire l’offre et la demande, signale qu’il est nécessaire de prendre des mesures autant dans les pays qui produisent la drogue que dans les pays consommateurs.(7)

 

Deuxièmement

 

La lutte contre la drogue a été utilisée par les USA comme prétexte pour renforcer leur position de contrôle et de domination géostratégique du continent. Après la chute du mur de Berlin (1989) et l’implosion de l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes (1991), sous la tutelle de la puissance du Nord, se redéfinirent les agendas des Forces Armées de la région. La « lutte contre le péril communiste » qui en grande partie fut la raison d’être des Forces Armées Latino-Américaines fut remplacée. Premièrement par la « lutte contre la drogue » et ensuite, après l’attentat des Tours Jumelles (11septembre 2001), par la « lutte contre le terrorisme ». Le combat contre les drogues interdites se convertit en problème de sécurité nationale et impliqua de manière croissante les Forces Armées. Le résultat de ces interventions dans plusieurs pays, comme le Mexique ou la Colombie, sont désastreux, comme en témoigne les chiffres des assassinat, déplacés, disparus, torturés.

 

Troisièmement

 

Dans la complexe lutte contre la drogue, quelques analystes affirment qu’il faut mettre en œuvre une stratégie intégrale, qui consiste entre autres points, à s’attaquer au contrôle des précurseurs utilisés pour raffiner le cocaïne et autres drogues illicites, dont beaucoup sont fabriqués par les pays développés ; au contrôle du blanchiment de l’argent produit par le trafic et la vente de drogues interdites qui dans sa majorité aboutit dans des paradis fiscaux et les banques des pays riches ; affronter le problème comme un thème de santé publique et d’éducation ; ne pas écarter la possibilité de la légalisation de certaines drogues interdites pour que l’état et la société disposent d’une meilleure faculté de contrôle et d’intervention dans ce domaine ; prendre en main la substitution des cultures de coca avec l’aide de l’état , combattant la pauvreté, offrant des services et la participation aux paysans.

 

A quoi servent les bases ?

 

Le rôle des bases militaires des USA tant en Amérique Latine que dans le reste du monde dans le cadre de « la guerre contre les drogues » doit être débattu parce qu’il suscite biens des doutes. En Colombie, par exemple, les 7 bases militaires que les USA ont installées dans le pays et les centaines de millions de dollars investis depuis les débuts du Plan Colombie en 2000 n’ont assurément pas servis à diminuer ni la production, ni le trafic de la cocaïne et des autres drogues interdites. L’ONU nous a appris dans le Rapport Mondial sur les Drogues que la production mondiale de cocaïne en 2017 a atteint 1.976 tonnes, soit une augmentations de 25 % par rapport à 2016. Dans ce contexte, la Colombie, avec plus de 200.000 hectares semés de cocas, produit 70 % de la production mondiale de cocaïne d’une grande pureté. (8) On pourrait dire la même chose d’Afghanistan où la production et le trafic de l’héroïne ont augmenté depuis que les USA et les pays de l’OTAN l’ont envahi en 2001, après l’écroulement des Tours Jumelles à New York. (9)

 

Les bases peuvent s’appeler FOL ou porte-avions, ce qu’il faut analyser, c’est le rôle qu’elles jouent et leurs objectifs. La chercheuse mexicaine Ana Esther Ceceña, affirme que les USA ont deux objectifs généraux : garantir le maintien du capitalisme et la prééminence des USA ; se garantir la disponibilité de toutes les richesses du monde comme base matérielle du fonctionnement du système, assurant le maintient de leurs hiérarchies et dynamiques de pouvoir… » (10)

 

Après le remplacement ou l’affaiblissement des gouvernements progressistes et parallèlement au démantèlement des organismes régionaux comme l’Union Sud-Américaine des Nations (UNASUR), le gouvernement de Donald Trump a repris l’initiative et a établi des accords militaires avec les gouvernements de droite du Brésil, d’Argentine, d’Équateur et du Guatemala qui lui ont permis de déployer une nouvelle présence militaire, qui se joint aux contingents qui sont déjà présents au Honduras, à Panama, Cuba (Guantanamo), Curaçao, au Pérou, au Paraguay et en Colombie.

 

Parmi les « dangers » et « menaces » pour son pays, le Commandement Sud mentionne Cuba, le Venezuela, la Colombie, le narcotrafic, les réseaux illicites régionaux et transnationaux, une plus grande présence de la Chine, de la Russie et de l’Iran en Amérique Latine et Caraïbe et parle d’aide à déployer face à des désastres. D’après le journaliste cubain, Raúl Capote Fernández, « l’objectif de l’empire est d’augmenter la présence militaire dans la région afin d’assurer ses intérêts hégémoniques dans l’hémisphère, de consolider un front contre le Venezuela et de perpétuer sa domination sur les immenses ressources de l’Amérique Latine et Caraïbe ».(11)