L’héritage de Fidel Castro, aujourd’hui et à très long terme

28/11/2016
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Le soir du 25 novembre, j’attendais un courriel d’un journaliste et collègue en poste à Washington D.C. Cette communication anodine concernait une entrevue radiophonique que j’avais faite avec lui après les élections aux États-Unis, que je couvrais pour teleSUR dans la capitale américaine. À la suite des réponses que j’attendais, il écrivait : « Je viens d’apprendre la triste nouvelle du décès de Fidel. » Même si je pensais continuellement à cette issue inévitable ces dernières années, le voir écrit m’a causé un choc indescriptible. Cependant, pour m’en assurer, j’ai vérifié l’information à la télévision cubaine et sur teleSUR, et c’était bien le cas… Ma réaction immédiate a été un déni invraisemblable. Non, ça ne pouvait pas être vrai! Alors qu’avant le 25 novembre, il était possible de penser au décès éventuel de Fidel, une fois confirmé, il devenait irréel. C’était comme un triste cauchemar. J’ai mis environ quinze heures dans la nuit du 25 au 26 jusqu’à cet après‑midi pour me faire à l’idée de l’impensable.

 

À mesure que la réalité s’imposait la nuit dernière et tôt aujourd’hui, j’étais de plus en plus en colère. Ma déception pointait la science biologique qui enlevait au peuple cubain, et à d’autres peuples dans le monde, le leader et le révolutionnaire le plus exceptionnel du XXe siècle et du siècle actuel. Il semblait injuste que les lois de la nature l’emportent, lui, comme elles emportent tout le monde de la même façon, amis et ennemis. Ces lois s’appliquent toutefois de manière universelle. Cette indignation n’a rien à voir avec une ferveur religieuse ou spirituelle qui occulte la réalité; je suis un athée. C’est purement politique et moral, mais je n’ai pas honte d’exprimer mes sentiments profonds.

 

Cette frustration découle de l’intense travail que j’effectue depuis près de deux ans sur les relations Cuba‑É.‑U. depuis le 17 décembre 2014. J’ai analysé attentivement les six textes et la déclaration de Fidel Castro qui, depuis cette date, se rapportent, en tout ou en partie, aux relations entre les deux voisins. Je suis fermement convaincu que ces écrits constituent le guide le plus indispensable et précieux pour le peuple cubain et son gouvernement dans ses relations avec son puissant voisin du nord. En fait, étant donné la situation qui se complique de plus en plus entre Cuba et les États‑Unis, la semaine dernière encore, j’espérais un autre commentaire de Fidel. Ça ne se produira jamais plus.

 

Toutefois, toutes les paroles prononcées depuis le 17 décembre 2014 concernant ce problème constituent le cadre conceptuel pour les relations Cuba‑É.‑U., pour la période actuelle et tout au long du siècle présent. Ces principes et ces réflexions sont indissociablement liés à l’avenir de Cuba.

 

- Arnold August possède une maîtrise en sciences politiques de l’Université McGill, à Montréal. Journaliste et conférencier montréalais, il est l’auteur de l’ouvrage Cuba and Its Neighbours: Democracy in Motion. Twitter @Arnold_August Face Book

 

26 novembre 2016

 

 

https://www.alainet.org/es/node/181998
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