Que le diable et l’oligarchie colombienne se bonifient !

07/09/2016
  • Español
  • English
  • Français
  • Deutsch
  • Português
  • Opinión
-A +A

En Colombie, il y a six millions de déplacés internes, soixante mille disparus, six mille prisonniers politiques, pas de garanties pour l’opposition au gouvernement, un demi-million d’exilés politiques, une pauvreté extrême qui concerne plus de 50% de la population, soit plus de quatre mille enfants morts de faim pendant les trois derniers années. La paix de la confrontation armée avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie - Armée du Peuple (FARC-EP) est signée, mais la véritable paix avec justice sociale en Colombie est encore bien loin car rien n’a changé pour bénéficier à la population pauvre.

 

On ne peut pas nier la détermination des insurgés des FARC-EP à respecter les accords, livrer les armes, se réintégrer dans la vie civile, s’organiser en parti politique, etc, En assumant tous les risques politiques, sociaux et de sécurité que cela peut impliquer pour cette organisation, qui espère maintenant que cet Etat, voleur, menteur, traitre et corrompu, respecte le pacté, donne une amnistie aux insurgés et à tous les prisonniers politiques, que ne les tues pas et que Simón Trinidad, Sonia et Ivan Vargas, soient libérés aux Etats Unis.

 

Et quand les changements socio-politiques et économiques qui vont bénéficier la population ? Ce sera le jour où les gens s’unifient et dans les rues et les champs les forcent.

 

Les FARC-EP jouent le tout pour le tout et nous tous, qui croyons dans une Colombie en paix avec justice sociale, nous n’avons aucun doute de soutenir et de développer le processus qui suivra l’accord. Nous allons voter Oui au référendum!. Mais c’est nécessaire dénoncer que le gouvernement et les groupes paramilitaires continuent a assassiner, menacer et déplacer les paysans et les défenseurs des droits humains en Colombie. Avant la fin août, en 2016, on compte plus de 300 défenseurs de DDHH menacés et agressés dont 35 assassinés et 13 emprisonnés.(1) Si ces groupes paramilitaires de l’ultra-droite, ne sont pas combattus et démantelés par cet Etat-même qui les a engendrés, la véritable paix ne sera pas possible. Et attention le peuple colombien en a l’habitude, il a appris et il sait se défendre¡.

 

La lutte dans les régions est montée d’un cran pour livrer bataille contre cette « démocratie de façade » et aussi parce que les multinationales entreront dans le pays comme des vautours pour continuer à piller nos richesses. C’est ce qu’ont déjà montré les grèves régionales et les manifestations qui ont eu lieu dans le Chocó, la Guajira, le Putumayo, le Catatumbo, le Tolima dans les derniers quinze jours.

 

Dans les pays développés, personne n’est tué, obligé à déménager, disparu de force, torturé ou emprisonné parce qu’il est de gauche, communiste, qu’il dénonce la corruption ou critique les gouvernements en place à cause de revendications en matière de santé, d’ éducation, de logement ou de bien-être pour la population, etc. La théorie de la sécurité nationale ou de l’ennemi interne, est en train de se plus légitimer en renforçant l’ESMAD, un contingent de policiers entrainés pour tuer dans les manifestations publiques. Le gouvernement colombien se prépare à résoudre par la force ce que le peuple va demander dans la rue, et il n’est pas disposé à négocier. C’est le Terrorisme d’Etat.

 

L’Etat colombien n’a jamais reconnu que la responsabilité de cette longue guerre a été, est et continuera à être celle de cet Etat et de ses gouvernements incapables, qui ont poursuivi le peuple, un pays où les gens ne trouvent pas du travail, il y a plus de trois millions de chômeurs et plus de cinq millions de personnes qui se trouvent dans la débrouille de l’économie informelle, où les paysans ne peuvent pas sortir le produit de leurs terres parce que les TLC ruinent et appauvrissent l’ensemble des colombiens, dont les petits entrepreneurs. Aussi la grande industrie minière extractive est capable de dévier et de contaminer les fleuves et leurs affluents, exterminer la faune et la flore afin de s’approprier l’or, l’argent, le charbon et toute la richesse nationale, en ne laissant que misère et désolation.

 

Tout ce qui viendra en matière de violence sera uniquement et de nouveau la faute et la responsabilité du gouvernement, de l’Etat et de l’oligarchie colombienne. Parce qu’une chose est la paix éthérée et bâillonnée des sépulcres, au sein d'un système social, politique et économique indolent et meurtrier et autre chose la paix avec justice sociale, j’espère me tromper et que le diable et l’oligarchie colombienne se bonifient, et que l'argent pour la paix avec les FARC ne vas pas été volé pour la même oligarchie, malgré que les medias au service gouvernemental et sa oligarchie jettent toujours l’eau sale sur les insurgés.

 

(1)http://www.pcslatin.org/portal/index.php/recursos-y-analisis/sala-de-prensa/noticias-2016/3794-colombia-35-defensores-de-derechos-humanos-asesinados-en-el-primer-semestre-de-2016

 

- Eliécer Jiménez Julio, Journaliste exilé politique

 

 

https://www.alainet.org/es/node/180071
Suscribirse a America Latina en Movimiento - RSS